Une Parole … Une Prière
TEMPS DE NOËL – DIMANCHE DE LA SAINTE FAMILLE 
…LÈVE-TOI…

« Après le départ des mages, voici que l’ange du Seigneur apparaît en songe à Joseph et lui dit : « Lève-toi ; prends l’enfant et sa mère, et fuis en Égypte. Reste là-bas jusqu’à ce que je t’avertisse, car Hérode va rechercher l’enfant pour le faire périr. »
Joseph se leva ; dans la nuit, il prit l’enfant et sa mère, et se retira en Égypte, où il resta jusqu’à la mort d’Hérode, pour que soit accomplie la parole du Seigneur prononcée par le prophète : D’Égypte, j’ai appelé mon fils.
Après la mort d’Hérode, voici que l’ange du Seigneur apparaît en songe à Joseph en Égypte et lui dit : « Lève-toi ; prends l’enfant et sa mère, et pars pour le pays d’Israël, car ils sont morts, ceux qui en voulaient à la vie de l’enfant. »
Joseph se leva, prit l’enfant et sa mère, et il entra dans le pays d’Israël. Mais, apprenant qu’Arkélaüs régnait sur la Judée à la place de son père Hérode, il eut peur de s’y rendre. Averti en songe, il se retira dans la région de Galilée et vint habiter dans une ville appelée Nazareth, pour que soit accomplie la parole dite par les prophètes : Il sera appelé Nazaréen »
Évangile de Jésus Christ selon Saint Matthieu 2, 13-15.19-23
Illustration : Rembrandt, La Fuite en Egypte, 1627, huile sur bois,
26 x 24 cm, Musée des Beaux-Arts, Tours
Deux commentaires à propos de ce tableau…
Ce petit panneau, un des plus importants
du musée des Beaux-Arts, a été rendu à Rembrandt par l'ensemble des chercheurs
du Rembrandt Research Project (RRP) en 2001, mettant ainsi fin à un demi-siècle
de controverses autour de son attribution.
Cette Fuite en Egypte enrichit les œuvres, si rares du maître, exécutées
à Leyde au cours de sa jeunesse (1626-1630), période de grande révélation pour
l'élève débutant et hésitant qui devient promptement un artiste accompli au
talent exceptionnel. Privilégiant les scènes nocturnes, le peintre introduit
une mystérieuse source lumineuse au premier plan, à l'arrière d'une plante au
dessin fantomatique. Surnaturelle ou sacrée, la lumière isole, protège et
conduit le groupe en l'éloignant de l'ombre, symbole du mal. Elle différencie
les matières, les textures de chaque vêtement, souligne les lignes souples et
libres du pinceau à la manière d'une esquisse et renforce le rapprochement des
trois personnages dont les corps semblent fusionner.
Dès 1627, Rembrandt renonce aux couleurs
vives, sa palette se réduit à une gamme de tons cuivrés et gris bleutés, et sa
matière, tantôt fluide et lisse, tantôt rugueuse et brossée annonce les grands
chefs-d'œuvre des années de maturité.
©MBA
Tours, cliché Marc Jeanneteau
http://www.mba.tours.fr/TPL_CODE/TPL_COLLECTIONPIECE/97-
17e.htm?COLLECTIONNUM=8&PIECENUM=71&NOMARTISTE=REMBRANDT+Rembrandt+Harmensz+van+Rijn+
La taille très
réduite de cette œuvre, 26cm sur 24, souligne encore s’il était nécessaire la
virtuosité de son auteur. Une palette brune, qui utilise tous les dégradés du
bronze, a été choisie à dessein afin de relier entre eux du premier coup d’œil
les trois personnages de cette scène d’exode, comme recroquevillés autour de
l’âne qui les porte et les convoie avec leurs maigres biens. La composition
verticale achève de les souder ensemble comme s’ils ne faisaient qu’un seul
être en une intimité mystérieuse et silencieuse. La Vierge Marie, emmitouflée
dans un drap épais qu’elle replie sur son enfant pour le protéger du froid de
la nuit, domine la scène de sa fatigue méfiante. Elle se retourne légèrement
vers nous, visiblement inquiète de ce que la lumière qui vient de la gauche lui
relève du paysage alentour et des formes menaçantes qui en émergent dans le
coin du tableau. Frimousse auréolée de sa divinité, l’enfant Jésus, apparemment
éveillé, s’abandonne à la tendre vigilance de sa mère. La fatigue du long trajet
déjà parcouru pèse lourdement sur l’échine de l’âne qui porte la mère et
l’enfant, tête basse, l’œil aux aguets, les oreilles dressées à l’écoute des
bruits ou des cris de bêtes dans les ténèbres alentour. Sur sa croupe sont
sanglés à la hâte quelques vêtements, un panier sans doute de provisions et la
tarière, indispensable outil permettant de perforer le bois pour le charpentier
qu’était Joseph. Homme jeune et fort, les pieds nus fermement ancré sur la
terre, protecteur résolu, attentif et vigilant, celui-ci marche à côté de l’âne
qu’il dirige, guetteur infatigable de ce qui pourrait menacer la mère et
l’enfant que Dieu lui a confiés.
Un procédé technique pour traduire des sentiments
Le clair-obscur très dense qui baigne la
scène lui confère une intensité dramatique particulière, propre à nous remettre
en mémoire les circonstances tragiques qui ont suivi la naissance de
l’Enfant-Dieu. En Galilée, Hérode fait massacrer tous les enfants mâles premiers-nés
afin d’éradiquer la menace que pourrait constituer pour son trône la naissance
du roi des Juifs annoncée par les Ecritures. La venue du Messie en ce monde a
pour première conséquence politique le massacre des saints innocents ; c’est
probablement ce que voulait nous rappeler Rembrandt dans cette méditation sur
la Sainte Famille, chassée de chez elle par un pouvoir arbitraire qui, dans sa
volonté de domination des hommes, prend bêtement Dieu pour un rival. En dépit
de son jeune âge, Rembrandt possédait déjà l’art d’utiliser le procédé
technique pour traduire et communiquer un sentiment, une idée, une vérité de
situation ; ici le clairobscur, très à la mode en ce XVIIè siècle naissant,
permet d’exprimer la solitude des personnes déplacées, l’agression que
représente pour elles le monde extérieur et l’insécurité qu’elles ressentent à
la fois physiquement et moralement. Contraints à l’exil, Marie et Joseph sont
ici visiblement seuls au monde, comme le couple originel, abandonnés à
eux-mêmes au milieu des ténèbres d’un monde hostile qui les cerne. Très humaine
cette sainte famille en fuite vers l’Egypte, partagée entre l’harassement du
corps et l’inquiétude de l’âme et du cœur. Bouleversante d’humanité en même
temps qu’irradiée par la marche vers Dieu qui l’entraîne et la pousse à relever
tous les défis. Elle porte déjà en elle, entre les bras de la Vierge, Celui
vers qui elle semble aller. Comme nous portons déjà en nous-mêmes, au milieu
des ténèbres de nos vies et l’hostilité d’un monde de plus en plus vidé de
Dieu, la présence vivifiante de Celui à qui nous osons tant de fois reprocher
de nous avoir abandonnés.
https://www.ichtus.fr/la-fuite-en-egypte-rembrandt/
Méditation du Pape Léon XIV
PAPE LÉON XIV
Solennité de la Nativité du Seigneur – Messe de
la nuit
Basilique St-Pierre, Rome
Homélie
24 décembre 2025

Chers frères et sœurs, pendant des
millénaires, partout sur terre, les peuples ont scruté le ciel, donnant des
noms et des formes à des étoiles muettes : dans leur imagination, ils y
lisaient les événements futurs, cherchant là-haut, dans les astres, la vérité
qui manquait ici-bas, chez eux. Comme à tâtons, dans cette obscurité, ils
restaient cependant déroutés par leurs propres oracles. Cette nuit-là,
cependant, « le peuple qui marchait dans les ténèbres a vu se lever une grande
lumière ; et sur les habitants du pays de l’ombre, une lumière a resplendi »
(Is 9, 1).
Voici l’astre qui surprend le monde, une
flamme à peine allumée et ardente de vie : « Aujourd’hui, dans la ville de
David, vous est né un Sauveur qui est le Christ, le Seigneur » (Lc 2, 11). Dans
le temps et dans l’espace, là où nous sommes, vient Celui sans qui nous
n’aurions jamais été. Celui qui donne sa vie pour nous vit avec nous,
illuminant notre nuit de son salut. Aucune ténèbres que cette étoile n’éclaire,
car à sa lumière, l’humanité tout entière voit l’aurore d’une existence
nouvelle et éternelle.
C’est la naissance de Jésus, l’Emmanuel.
En son Fils fait homme, Dieu ne nous donne pas quelque chose, mais lui-même, «
afin de nous racheter de toutes nos fautes, et de nous purifier pour faire de
nous son peuple » (Tt 2, 14). Celui qui nous rachète de la nuit naît dans la
nuit : la trace du jour qui se lève n’est plus à chercher loin, dans les
espaces sidéraux, mais en baissant la tête, dans l’étable voisine.
Le signe clair donné au monde obscure
est, en effet, « un nouveau-né emmailloté et couché dans une mangeoire » (Lc 2,
12). Pour trouver le Sauveur, il ne faut pas regarder vers le haut, mais
contempler vers le bas : la toute-puissance de Dieu resplendit dans
l’impuissance d’un nouveau-né ; l’éloquence du Verbe éternel résonne dans le
premier cri d’un nourrisson ; la sainteté de l’Esprit brille dans ce petit
corps à peine lavé et emmailloté. Le besoin d’attentions et de chaleur, que le
Fils du Père partage dans l’histoire avec tous ses frères, est divin. La
lumière divine qui rayonne de cet Enfant nous aide à voir l’homme dans toute
vie naissante.
Pour éclairer notre aveuglement, le
Seigneur a voulu se révéler à l’homme comme un homme, son image véritable,
selon un projet d’amour commencé avec la création du monde. Tant que la nuit de
l’erreur obscurcit cette vérité providentielle, alors « il n’y a pas d’espace
non plus pour les autres, pour les enfants, pour les pauvres, pour les
étrangers » (Benoît XVI, Homélie dans la nuit de Noël, 24 décembre 2012). Les
paroles du Pape Benoît XVI, tellement actuelles, nous rappellent qu’il n’y a
pas de place pour Dieu sur terre s’il n’y a pas de place pour l’homme : ne pas
accueillir l’un signifie ne pas accueillir l’autre. En revanche, là où il y a
de la place pour l’homme, il y a de la place pour Dieu : alors une étable peut
devenir plus sacrée qu’un temple et le sein de la Vierge Marie est l’arche de
la nouvelle alliance. Admirons, chers amis, la sagesse de Noël. Par l’enfant
Jésus, Dieu donne au monde une vie nouvelle : la sienne, pour tous. Ce n’est
pas une solution à tous les problèmes, mais une histoire d’amour qui nous
implique tous. Face aux attentes des peuples, Il envoie un enfant, afin qu’il
soit parole d’espérance ; face à la souffrance des misérables, Il envoie un
être sans défense, afin qu’il soit la force pour se relever ; face à la
violence et à l’oppression, Il allume une douce lumière qui éclaire de salut
tous les enfants de ce monde. Comme le remarquait saint Augustin, « l’orgueil
humain t’a tellement écrasé que seule l’humilité divine pouvait te relever »
(Sermo in Natale Domini 188, III, 3). Oui, alors qu’une économie faussée
conduit à traiter les hommes comme de la marchandise, Dieu se fait semblable à
nous, révélant la dignité infinie de toute personne. Alors que l’homme veut
devenir Dieu pour dominer son prochain, Dieu veut devenir homme pour nous
libérer de toute esclavage. Cet amour nous suffira-t-il pour changer notre
histoire ?
La réponse vient alors que nous nous
réveillons à peine, comme les bergers, d’une nuit mortelle à la lumière de la
vie naissante, en contemplant l’enfant Jésus. Au-dessus de l’étable de
Bethléem, où Marie et Joseph, émerveillés, veillent sur le nouveau-né, le ciel
étoilé devient « une troupe céleste innombrable » (Lc 2, 13). Ce sont des
armées désarmées et désarmantes, car elles chantent la gloire de Dieu, dont la
paix est la manifestation sur terre (cf. v. 14) : dans le cœur du Christ, en
effet, palpite le lien qui unit dans l’amour le ciel et la terre, le Créateur
et les créatures.
Ainsi, il y a exactement un an, le Pape
François affirmait que la naissance de Jésus ravive en nous « le don et
l’engagement de porter l’espérance là où elle a été perdue », car « avec Lui,
la joie fleurit, avec Lui la vie change, avec Lui l’espérance ne déçoit pas »
(Homélie dans la nuit de Noël, 24 décembre 2024). C’est par ces mots que
débutait l’Année Sainte. Maintenant que le Jubilé touche à sa fin, Noël est
pour nous un temps de gratitude et de mission. Gratitude pour le don reçu,
mission pour en témoigner au monde. Comme le chante le psalmiste : « De jour en
jour, proclamez son salut, racontez à tous les peuples sa gloire, à toutes les
nations ses merveilles ! » (Ps 95, 2-3).
Sœurs et frères, la contemplation du
Verbe fait chair suscite dans toute l’Église une parole nouvelle et véridique :
proclamons donc la joie de Noël, qui est la fête de la foi, de la charité et de
l’espérance. C’est la fête de la foi, car Dieu devient homme, naissant de la
Vierge. C’est la fête de la charité, car le don du Fils rédempteur se réalise
dans le dévouement fraternel. C’est la fête de l’espérance, car l’Enfant Jésus
l’allume en nous, faisant de nous des messagers de paix. Avec ces vertus dans
le cœur, sans craindre la nuit, nous pouvons aller à la rencontre de l’aube du
jour nouveau.
Pape Léon XIV
Parole de Mgr Frédéric Rossignol


Chers frères et sœurs,
À
l’approche de Noël, en habitant proche de la grand-place de Tournai, il m’est
arrivé plus d’une fois d’aller me balader sur la grand-place et de prendre
l’ambiance. Ambiance jeune, sympathique, les gens prennent des verres et des
groupes de musique font la fête. Dans ce groupe, je passe plutôt anonymement.
Peu de gens me reconnaissent. J’entre dans la Halle aux draps et je vois le
marché de Noël. On y vend toutes sortes de produits, surtout de l’artisanat et
de la nourriture. Je cherche vainement de l’artisanat chrétien qui renvoie à
Noël, il n’y en a pas… (du moins, je n’ai rien vu!) Noël est pour l’immense majorité de nos
contemporains le temps de la fraternité et de la bonne chère. Spontanément, je
me dis qu’il n’y a pas a priori d’antagonisme entre se retrouver, manger et
célébrer. N’est-ce pas naturel/normal de reconnaître que ce que l’on a, on l’a
reçu d’un Autre? Mais dans la pratique, pour bien des chrétiens également, on
essaie de «caler la messe» le 24 ou le 25, en fonction des agendas familiaux,
et si ça ne fonctionne pas, on ira à la messe l’année prochaine… (et ça fait
des années que ça dure 😉).
Alors où est la Bonne Nouvelle, puisque la plupart des gens ne s’intéressent
pas au vrai sens de Noël?
L’étonnante
nouvelle, c’est qu’il y a 2000 ans, la situation était la même. La Naissance du
Sauveur s’est faite dans un parfait incognito. Si nous sommes 2% de la
population à fêter Noël, point de vue com’, le premier Noël a été un flop
total. Personne ne s’est ému du sort de Marie et Joseph, personne ne les a
reconnus, à part une poignée de mages et de bergers qui ont reçu une invitation
personnelle pour le grand événement. Étonnante discrétion de Dieu, mais
pouvait-il en être autrement?
Pour
bien des raisons, non, la discrétion était de mise! En premier lieu, le monde n’était pas si différent du nôtre.
Les gens n’étaient pas nécessairement plus sensibles au spirituel que nous. Les
pauvres (l’immense majorité de la population) luttaient pour leur survie, les
riches profitaient de la belle vie, seule une poignée de gens comprenaient que
dans leur richesse ou leur misère, Dieu se faisait présent et prenait soin
d’eux. Par ailleurs, Jésus ne pouvait
pas non plus naître comme un prince, cela aurait mis à mal sa mission
d’humble serviteur, de prophète incompris, d’homme familier des souffrances et
prompt à donner sa vie pour l’humanité. La simplicité de Marie et de Joseph,
dans ce contexte, n’est pas un accident, elle offre les conditions d’une
éducation à la confiance en Dieu et à la proximité avec les pauvres. Enfin, le mystère de Noël est intimement lié au
mystère de Pâques. Lorsque Saint Augustin s’écrie: «Heureuse faute qui nous
a valu un tel Sauveur», il n’encourage pas à l’infidélité de l’Homme, mais il
souligne que l’amour divin l’emporte absolument sur les péchés de l’humanité.
Dieu vient au milieu des pécheurs, il ne vient pas malgré les péchés des
hommes, Il vient pour le sauver de leurs péchés, et l’indifférence en fait
partie!
Frères
et sœurs, la Bonne Nouvelle de Noël est que le Sauveur du monde s’est fait
homme, non pas en dépit de la dureté des hommes, mais au sein même de cette
dureté. La Bonne Nouvelle de la venue du Sauveur n’est pas éclipsée par
l’incertitude, le froid, la faim sans doute, la solitude de Marie et Joseph. Ils reçoivent, avec les bergers et les
mages, une joie surnaturelle, celle de croire que le projet d’amour de Dieu
prend forme de manière spectaculaire dans la naissance tout ordinaire de
l’Enfant-Dieu. Les anges et tous les êtres célestes, Marie, Joseph, les bergers
et les mages, sont heureux, non pas en espérance mais en vérité. Dieu s’est
fait homme, cette nouvelle incroyable, inouïe, inimaginable, s’est réalisée! Et
cette bonne nouvelle rayonne sur le oui de Marie, de Joseph, et de tous ceux
qui l’accueillent. Alors, certes, le monde dans lequel ils vivent garde toute
sa dureté ou s’il gagne un peu en humanité, cela se fait de manière
imperceptible! Mais les premiers témoins de la naissance de Jésus commencent
déjà à vivre de son Esprit. Et pour nous, il en est de même.
Nous ne sommes pas
capables de comprendre pourquoi les gens sont si peu réceptifs à la Bonne
Nouvelle, pourquoi ils refusent d’y être attentifs, mais nous ne sommes pas
amers ou désabusés. Nous nous réjouissons d’un trésor qui nous est confié, que
nous devons faire fructifier dans la joie et dans les larmes, mais surtout dans
la confiance que Dieu nous précède sur le chemin de la vie éternelle. «Et votre
joie, personne ne vous la ravira» (Jn 16,22), disait Jésus avant de repartir
vers son Père, confiant que le plan de Dieu sur l’humanité s’était réalisé en
sa personne et continuerait de se réaliser pour ses disciples et à travers eux
pour l’humanité toute entière. Frères et sœurs, ayons confiance que le plan de
Dieu dépasse tout ce que nous pourrions imaginer, soyons dans une joie de
reconnaissance et de confiance, Dieu s’est fait l’Emmanuel et Il continue de se
faire proche de chacun d’entre nous. Il n’est pas un dieu distant, il est le
Tout-Proche! Sainte fête de Noël à vous tous!
Votre frère et pasteur,
+ Frédéric Rossignol

Un mot du Curé…

LES PETITS
MIRACLES DE NOËL
CHEZ NOUS CES DERNIERS JOURS !
Durant les jours qui précèdent le 25 décembre, ce sont
souvent de vrais « petits miracles de Noël » qui se produisent…
La « Messe de Noël » à l’Hôpital psychiatrique St-Jean-de-Dieu, à Vieux-LeuzeMercredi 17 décembre - Comme chaque année, à l’invitation
de l’équipe d’aumônerie, M. le Diacre Michel Hublet et Mme Yvette Goblet, je me
rends à l’Hôpital psychiatrique pour une « Messe de Noël ».
Après l’interruption pour cause de crise sanitaire, ils
avaient essayé de relancer cette belle tradition de la « Messe de Noël ». Mais cela avait été « compliqué », comme tant de choses après la
crise Covid : peu de patients lors de la célébration ; la chorale créée pour
l’occasion n’avait pas pu se reconstituer… C’était vraiment dommage…
Mais il faut laisser le temps au temps, comme on dit…
L’équipe ne s’est pas découragée et cette année, ce fut le premier « miracle »
de Noël : tout est reparti ! Une magnifique décoration sur le thème de l’Etoile
et de la Lumière… La chorale avait pu se reconstituer, mêlant patients et
membres du personnel, avec quelques instruments et le dynamisme des deux
responsables… Et puis bien sûr, l’essentiel : une très belle et très fournie
assemblée mêlant là aussi patients et quelques membres du personnel ! Toute
cette célébration fut vraiment habitée par l’Evangile de la Nativité et la
prière… On voyait que les participants étaient heureux d’être là… Plusieurs
sont venus m’en témoigner presqu’en larmes à la fin de la célébration… Rien que
pour cela, cette célébration est nécessaire : elle apporte un peu de « Paix de
Noël » au milieu de vies souvent bien tourmentées… Merci au diacre Michel
Hublet et à Mme Yvette Goblet pour le
service d’Evangile qu’ils rendent dans ce lieu de grande détresse, que ce soit
pour cette « Messe de Noël », mais surtout pour leur présence chaque semaine
auprès des souffrants !!!
Merci…
La « Célébration de Noël » des enfants
de l’école fondamentale CESP Rue de Tournai

Lundi 15 décembre, c’est toute l’école de la Rue de Tournai
qui a rejoint la Collégiale St-Pierre, de Leuze, pour sa célébration de Noël.
Des parents, papys et mamys avaient d’ailleurs rejoint l’église eux aussi et
attendaient les enfants. Cette année, rejoignant la démarche « Pèlerin de
l’Espérance » qu’a vécu notre Eglise toute cette année, c’est un Noël sur le
thème de la lumière et du chemin à parcourir vers l’Etoile tels des pèlerins
qui nous a été proposé. « En route vers
la Lumière, pèlerins d’espérance ! » : tel était le titre de cette veillée.
Les plus grands ont réfléchi à ce qu’était devenue cette fête de Noël
(décorations, fête, cadeaux , luxe, lutins, … ) et à l’esprit avec lequel on
devrait (re)nouer (être proche, aider, accueillir,…) ; les plus jeunes ont
découvert ou redécouvert le récit de la Nativité afin de bien le comprendre
(les personnages, leurs rôles, les symboles) grâce notamment à un texte du Pape François.
Bravo et un immense merci à Madame Aurélie et ses collègues
embarqués dans une si belle aventure ! C’était aussi comme un « miracle » de Noël…

La « Célébration de Noël » des jeunes de
l’Ecole Saint-François de SalesJeudi 18 décembre – Un grand nombre d’élèves de l’Ecole StFrançois
de Sales (Enseignement spécialisé) rejoint la Collégiale de grand matin. Chaque
année, c’est un vraiment beau moment… mais cette année, c’est quasi toute
l’école qui a pris le chemin de cette veillée, manifestant ainsi que beaucoup
de ces jeunes souvent en souffrance se réconcilient avec le bâtiment « église »
et ce qu’il signifie… Cela est aussi un « miracle » de Noël…
« Les anges » : tel était le thème retenu
par l’équipe de préparation… Pour tous ces jeunes de « St-François », souvent
blessés par la vie, découvrir ce message de Noël que, quelque part, chacun/e
d’entre eux/elles, a un bon « ange » porteur d’une bonne nouvelle pour lui, à
l’image de celui qui l’annonce aux humbles bergers de la crèche, des « petits »
eux aussi, c’est une magnifique « bonne nouvelle » ! Pour l’occasion, une belle
chorale d’élèves s’était constituée. Ils avaient même, grâce à l’IA, composé
une chanson « Ange Ange », texte et
musique ! Que voilà une heureuse utilisation de cet outil si souvent décrié !!!
Viendra ensuite le temps de la méditation d’un texte sur les anges et bien sûr
du texte de l’Evangile de saint Luc. Sans oublier, comme les années
précédentes, le petit reportage vidéo au cours duquel tous les membres de
l’école souhaitent son « Joyeux Noël », ce moment où tous - élèves,
enseignants, personnel technique et administratif, direction- se souhaitent un
« Joyeux Noël » plein de sincérité et de sourires ! Un moment vraiment important, surtout chez ces jeunes
trop souvent dévalorisés : « oui, que ce
soit en classe ou lors d’une activité sportive, avec mes difficultés, moi
aussi, je peux vivre un heureux Noël ! » Les intentions de prière venaient
d’ailleurs dire leur « merci » : « Merci, Seigneur, d'aider les personnes
malades et de soutenir celles qui passeront les fêtes loin de ceux qu'ils
aiment… Merci, Seigneur, de nous permettre de découvrir, de connaître des
élèves avec tant de richesse intérieure… Merci, Seigneur, de nous donner la
possibilité d’être scolarisés, d’apprendre, d’avoir un diplôme, d’avancer dans
la vie… Merci, Seigneur, pour les moments de joie, de bonheur passés avec notre
famille, nos amis et nos éducateurs… Merci, Seigneur, de nous rassembler
aujourd’hui dans cette ambiance de Noël et de permettre à tous les élèves de
passer un moment agréable… » Bravo et un immense merci à Mmes Dewitte et
Morlighem, et leurs collègues, pour avoir permis à leurs élèves de découvrir la
joie de Noël en découvrant cet « ange de paix » qui
les accompagne sur le chemin d’une vie souvent difficile .
La « Célébration de
Noël » des adolescents du CESP Secondaire 

Jeudi 18 décembre – Et oui, le même
jour, l’après-midi cette fois, en trois vagues, ce sont les étudiants du
Secondaire qui cette fois, rejoignaient la Collégiale StPierre, pour vivre à
leur tour un temps de prière autour de la Nativité du Seigneur, sous la
conduite du diacre Jean-Marie Bourgeois, par ailleurs directeur adjoint de
l’établissement. Lui aussi m’a dit l’importance d’un tel moment dans un centre
éducatif qui veut garder et énoncer clairement sa dimension chrétienne.
Bravo donc également à toute l’équipe de préparation, à la
chorale constituée pour l’occasion et au diacre Jean-Marie !
La « Célébration de Noël » de l’Ecole
fondamentale CESP Tour St-Pierre Vendredi 19 décembre – Le relais était pris par l’Ecole
fondamentale du CESP, située à quelques mètres de l’église. La Collégiale
St-Pierre était pleine ! Beaucoup de parents, papys et mamys avaient fait le
déplacement.
Guidé par le directeur, Mr François, et Mme Weytsman, le thème choisi par l’équipe de
préparation était « Au cœur du monde pour
un monde du cœur » et ici également, le thème du pèlerin et du chemin,
évoqué par le « bâton du pèlerin » a été très bien exploité : « Dieu entre dans notre monde, notre histoire,
sans bruit, en se faisant l’un de nous par ce petit enfant ; c’est par amour
qu’il le fait ; dans cet élan d’amour, Dieu nous invite à cultiver l’art des
petits pas pour vivre un monde du cœur. Alors Noël est bien plus fort et bien
plus grand que la fête ; le message de Noël n’est pas seulement pour le 25
décembre, il est pour chaque jour. » (extrait du livret de préparation).
Merci aux enfants et aux enseignants pour ce moment bien entendu, mais surtout
pour toute la préparation des semaines précédentes.

La « Célébration de
Noël » de l’Ecole fondamentale CESP Pipaix

Vendredi 19 décembre – En même que la
célébration du CESP Centre, se déroulait, en l’église de Pipaix cette fois,
celle des enfants et enseignants de l’école de Pipaix. C’est le diacre
Jean-Marie Bourgeois qui l’assurait avec l’équipe des enseignants et qui m’a
dit beaucoup de bien de la célébration. Le thème en était « Allumer des lumières dans le monde ». Un texte fut médité, évoquant la
lumière du partage, celle de la paix, puis de la joie, enfin de l’espérance.
Quelques intentions préparées par les enfants venaient porter ce message dans
la prière : « Pour tous les enfants du
monde qui ne peuvent pas aller à l’école, que la lumière de la connaissance les
rejoigne… Pour les pays en guerre, que la lumière de la paix brille malgré la
haine… Pour les familles qui vivent dans la pauvreté ou la solitude, que la
lumière du partage les réchauffe… Pour notre planète, que la lumière de
l’espérance nous aide à en prendre soin chaque jour… » Ici également, bravo
à toute l’équipe porteuse de cette célébration !
Et puis,
bien sûr, les Messes de Noël en paroisse…
Cette année, l’EAP avait programmé deux « Messes de Noël » : celle de la veille de Noël en l’église de Pipaix
et celle du jour à la Collégiale à Leuze.
L
e 24 décembre – Rendez-vous donc en l’église de Pipaix,
magnifiquement parée pour l’occasion : deux majestueux sapins décorés nous
attendaient à la porte, tandis qu’en pénétrant dans l’édifice, la majestuosité
de la crèche et du sapin encadrant l’Autel nous emmenait déjà vers le Mystère
de la Nativité. Merci à la paroisse de Pipaix pour avoir mis les petits plats
dans les grands pour accueillir une assemblée qui a répondu, nombreuse, à
l’appel : toutes les 200 chaises étaient occupées et des personnes ont suivi la
célébration debout dans le fond. Une célébration simple et priante : il ne
fallait rein de plus !
e 24 décembre – Rendez-vous donc en l’église de Pipaix,
magnifiquement parée pour l’occasion : deux majestueux sapins décorés nous
attendaient à la porte, tandis qu’en pénétrant dans l’édifice, la majestuosité
de la crèche et du sapin encadrant l’Autel nous emmenait déjà vers le Mystère
de la Nativité. Merci à la paroisse de Pipaix pour avoir mis les petits plats
dans les grands pour accueillir une assemblée qui a répondu, nombreuse, à
l’appel : toutes les 200 chaises étaient occupées et des personnes ont suivi la
célébration debout dans le fond. Une célébration simple et priante : il ne
fallait rein de plus !Pour l’occasion, sur l’initiative deM. Louis Louette, et avec l’accompagnement de notre
organiste Jacques Delporte et du guitariste François Vermeersch, une chorale
d’une vingtaine enfants accompagnés de leurs parents ont chanté Noël pour le
plus grand plaisir de tous ! Bravo pour cette initiative et son organisation !
Merci aussi à Louis Jacques et François, ainsi qu’aux catéchistes qui ont
encadré cette chorale improvisée, et surtout merci aux enfants et à leurs
parents pour ce beau Noël partagé !
Le 25 décembre – Le rendez-vous était donné en la
Collégiale StPierre. Environ 150 personnes avaient rejoint l’église pour la Messe
du jour.
La chorale était bien fournie, on retrouvait M. Louette à la baguette
(mais sans baguette) et Jacques Delporte à l’orgue d’accompagnement.
La chorale était bien fournie, on retrouvait M. Louette à la baguette
(mais sans baguette) et Jacques Delporte à l’orgue d’accompagnement.Notre sacristine Anne, avec l’aide de Mme Olivier, de M. et
Mme Deravais, avait décoré l’église de son sapin et de sa crèche. Merci aussi à
Anne pour avoir veillé à ranger les 400
chaises plusieurs fois dans la semaine suite aux veillées des écoles et au
concert de Noël ! Merci à tous ! Avec une surpris en plus : Mme Fabienne
Alavoine nous a fait le cadeau de se proposer pour quelques pièces de
circonstance sur le grand orgue ! Grand merci à elle !!! La célébration s’est
déroulée plus classique avec un beau geste des enfants présents : appelés
autour de l’Autel pour le « Notre Père », l’un des enfant fit tomber de façon
tout à fait involontaire, le plateau des petits lumignons ; sans rien demander,
les autres enfants se sont tout simplement associés pour ramasser et remettre de l’ordre tout calmement ! Merci à eux !
+ + +
Autant de moments où la Bonne Nouvelle de la naissance de
notre Sauveur, le Christ Jésus, a pu être annoncée à tous… Autant de moments où
patients et soignants, enfants, jeunes et enseignants, éducateurs sont entrés
dans l’église pour y vivre ensemble une prière de réelle intensité… Autant de
moments où chaque paroissien a pu venir déposer le quotidien pour le laisser
s’illuminer de la vraie Lumière…Bravo et merci à tous ! Quand je vous disais
qu’il y avait de vrais petits « miracles » de Noël chez nous !...
Chanoine
Patrick Willocq
Intentions de prière pour la semaine

+ Père, toi qui as voulu que la famille soit inscrite au cœur de
ton œuvre de salut, viens guider les pas de ceux qui se reconnaissent dans la
famille de ton Eglise, pour qu’elle soit le signe de ton amour pour tout homme…
+ Père,
toi qui as voulu que ton Fils apporte la paix auprès des hommes, ouvre nos yeux
et notre cœur à la différence, pour faire de nos familles des lieux de
tolérance et de paix…
+ Père, toi qui as
manifesté ta tendresse à ton Fils en le confiant à Marie et Joseph, travaille
le cœur des hommes pour que tous les enfants de la terre trouvent sur leur
route des adultes respectueux de leur corps et de leur personne, qui les aident
à grandir sur les chemins de la vie…
+ Père,
toi qui par ton Esprit vivifie notre assemblée dominicale, donne aux familles
qui la composent de vivre dans l’espérance et la joie de ton amour…
CONTACTS
M. le Chanoine Patrick Willocq, curéResponsable de l’Unité pastoraleCuré de tous les clochers de l’entité de LeuzeTour Saint-Pierre 157900 Leuze-en-Hainaut069/77.79.030479/62.66.20M. le Diacre Jean-Marie BourgeoisPastorale du Baptême des petits enfants – Pastorale scolaireGrand-Rue 567900 Leuze-en-Hainaut0470/100 340M. le Diacre Michel HubletMise à jour du site internetAvenue de la Croix-Rouge 447900 Leuze-en-HainautRèglement Général sur la Protection des Données – RGPD – 25 05 2018Responsable du traitement des données personnelles : Abbé Patrick Willocq,Curé - Adresse : voir plus hautDélégué à la protection des données :Secrétaire général de la Conférence épiscopale belge -Adresse : asbl Centre interdiocésain, rue Guimard 1, 1040 Bruxelles - Tél. : 02/507 05 93 -Mail : ce.belgica@interdio.beAutorité de contrôle : Rue de la Presse 35, 1000 Bruxelles - Tél. : 02/274 48 00 -Secrétariat décanalTour Saint-Pierre 15 – 7900 Leuze-en-Hainaut069/77.79.03Permanences : mardi et vendredi de 9h30 à 12h00En cas d’absence, s’adresser à M. le Doyen
Nous porterons dans notre prière ...
Dans notre Unité pastorale…

Pour les familles… les jeunes… les enfants …



Dans notre Diocèse de Tournai…

Dans l’établissement pénitentiaire de Tournai, la fête de la Nativité se vit souvent avec quelques jours d’avance. Pour la première fois, Mgr Frédéric Rossignol est allé à la rencontre des détenus pour un long moment tout en simplicité et en fraternité. Parce que Noël ne se laisse arrêter ni par des murs ni par des barreaux…
Quand ils arrivent dans la chapelle, lundi 22 décembre en fin d’après-midi, tout est déjà prêt pour les accueillir. Au pied de l’autel, consacré il y a quelques mois par Mgr Kockerols, une crèche réalisée en mie de pain avec beaucoup de minutie par un détenu. Un peu partout, des bougies réchauffent l’atmosphère de la pièce, point le plus haut de tout l’établissement. Amélie et Christine, des équipes d’aumônerie de Tournai et Leuze, et des membres de la chorale Saint-Paul ont garni une table de tartes, de galettes ou de cougnous pour prolonger la douceur de Noël.
Au milieu de tous ces habitués, le nouvel évêque de Tournai regarde autour de lui, écoute tout le monde, découvre les lieux, s’en imprègne. Il a déjà eu l’occasion d’entrer en prison, lors de ses années de mission en Asie. Mais chaque réalité carcérale est différente, chacun de ces endroits –empreints tout à la fois de solitude et de promiscuité, de souffrances et d’espoirs– dégage quelque chose de singulier qu’il faut appréhender.
Tous accueillis
Ils sont une vingtaine à participer à la messe de Noël 2025. Certains d’entre eux viennent régulièrement à l’office, célébré presque tous les lundis. Dans un établissement qui comme bien des autres en Belgique connaît une surpopulation de plus en plus intenable, ces moments dans la chapelle sont une occasion de se retrouver, d’être à l’écoute de l’Autre et de sa propre intériorité. De redonner place à l’expérience collective. De ne pas se sentir jugé ou condamné mais au contraire aimé, au-delà de tout, malgré tout…

«Je ne sais pas si vous avez souvent changé de maison, de village ou de ville, dans votre vie», lance Mgr Rossignol au début de son homélie. «Moi, cela m’est arrivé très souvent, pendant 25 ans j’ai beaucoup voyagé. Du temps de Joseph et de Marie, c’était la même chose: il fallait revenir dans son village d’origine pour le recensement. Vous imaginez un peu ça, tout le monde en même temps? Mais Joseph n’a pas le choix, alors que sa femme est pourtant sur le point d’accoucher…»
Un récit que Mgr Rossignol trouve parlant pour nous aussi: «Ce n’est pas parce qu’on est le père adoptif et la mère du Sauveur du monde qu’on ne rencontre aucun problème. Et ce n’est pas parce qu’on met sa foi en lui que l’on devient des gens importants.» Dieu choisit toujours des gens simples. Comme les bergers, des gens peu instruits, vivant entre eux dans les montagnes, pas très religieux et plutôt «mal vus». Et pourtant, ce sont eux qui seront appelés les premiers à venir adorer le Fils de Dieu. «C’est ça, le message de Noël: nous sommes tous accueillis. Dieu a du respect pour tout le monde. Alors nous aussi, apprenons à avoir du respect pour tous ceux qui se trouvent en face de nous.»
Libération intérieure
L’accueil et le respect, on les retrouvera encore un peu plus tard dans les intentions: des prières pour les détenus qui souffrent de la surpopulation carcérale; des prières pour nous aider à nous comporter en amis et en frères avec tout être humain; des prières pour que paix, joie et force soient données à notre nouvel évêque dans sa mission aux côtés de l’Église diocésaine; des prières pour que chaque personne trouve au sein de la prison sécurité, compassion et bienveillance… En fin de célébration, le 101e évêque de Tournai offre encore à l’assemblée une petite anecdote qu’on lui a racontée alors qu’il était adolescent et dont il se souvient aujourd’hui encore. Celle d’un détenu recevant la visite d’un prêtre. Un détenu non croyant mais qui écoutait quand même le prêtre «parce qu’il était sympa». Qui lisait la Bible reçue «parce qu’il n’avait pas grand-chose d’autre à faire». Qui était prêt à croire si le prêtre changeait l’eau du robinet en vin ou le libérait de sa cellule! «Cela n’a évidemment pas fonctionné», s’amuse Mgr Rossignol. «Il n’a pas été libéré physiquement tout de suite. Mais peu à peu il s’est libéré intérieurement, il a changé radicalement de comportement et a fini par être libéré pour bonne conduite. Dieu n’apparaît pas à tout le monde, ce serait trop facile. Moi je ne l’ai jamais vu. Mais heureux sont ceux qui croient sans avoir vu…»

Agnès MICHEL





Dans l’Église de Belgique…
Une année comme un chemin d’espérance
Pour
certains, cette année Sainte a été l’occasion de visiter une (ou plusieurs)
églises jubilaires, ou encore de partir en pèlerinage à Rome et de passer la
Porte sainte. Mgr Terlinden souligne aussi ce que beaucoup ont pu vivre
intérieurement : des moments de réconciliation, et la volonté de manifester
concrètement l’espérance par des gestes de solidarité.
Des raisons de désespérer… et pourtant
Mgr
Terlinden n’ignore pas ce qui marque notre actualité : les guerres, la
violence, et tant d’hommes et de femmes « sur le chemin de l’exil dans des
conditions souvent inhumaines ». Il évoque aussi les vies menacées, « surtout
les plus vulnérables », ainsi que notre inquiétude face à l’environnement et au
réchauffement climatique.
Un don reçu de Dieu
Au
cœur de ce constat, il rappelle l’essentiel : « Mais l’espérance n’est pas
morte » Quelles que soient nos réussites et nos échecs, nos joies et nos
peines, l’espérance nous est donnée. Dieu vient accomplir ses promesses en
Jésus-Christ. C’est un don qui permet de repartir, de trouver des forces
nouvelles pour continuer le chemin.
Et
à Noël, cette espérance prend un visage « avec la naissance d’un petit enfant à
la crèche, c’est de l’espérance qui nous est donnée. »

2025, une année sombre ? Tout dépend du regard que l’on porte
sur elle ! Nous avons demandé à neuf personnalités de pointer un moment, une
rencontre, un lieu, qui a nourri leur espérance au cours des douze mois
écoulés. C'est un évêque, une écrivaine et un ancien ambassadeur qui ouvrent le
bal.
Mgr Fabien Lejeusne, évêque de Namur: "Ces
signes renforcent ma confiance en notre humanité"
Il peut
sembler bien illusoire de chercher des signes d’espérance à quelques jours de
Noël après une année marquée par tant de conflits et de désordres de toute
sorte.
Pourtant,
il est un lieu où des signes d’espérance se manifestent au quotidien, dépassant
tout ce qui nous semble être cause de divisions. Ces signes renforcent ma
confiance en notre humanité, celle-là même qu’est venu rejoindre Dieu en
personne. Je reste toujours autant marqué par ce lieu, où des personnes malades
ou atteintes d’un handicap osent une parole d’espérance, de joie à destination
de ceux qui se mettent à leur service. Comment ne pas être saisi quand des
femmes et des hommes, toutes générations confondues, sont capables de dépasser
ce qui pourrait les diviser (l’âge, leur approche des questions sociétales et
politiques, leur manière de vivre leur foi, …). Je suis particulièrement marqué
par la générosité des jeunes qui se rendent disponibles pour servir les plus
fragiles. Les gestes de tendresse qu’ils posent, les paroles échangées,
l’écoute simple et déconnectée du monde virtuel, bref, une disponibilité qui
rappelle l’Évangile de Matthieu 25, 40 : "Chaque fois que vous l’avez fait
à l’un de ces plus petits de mes frères, c’est à moi que vous l’avez
fait". Bien au-delà de l’Évangile, ces jeunes témoignent par leur vie
d’une espérance nouvelle fondée sur l’amour du prochain en acte et ces gestes
se répètent une fois revenus chez eux. Quelle bouffée d’oxygène, quelle source
d’espérance !
En
cette fin d’année et à quelques jours de Noël, plus qu’un signe d’espérance, je
vous confie un lieu où tant de signes s’offrent à nous toute l’année. Lourdes
nous rappelle que "Celui qui nous unit est plus fort que ce qui nous
divise".
Colette Nys-Mazure, écrivaine: "Je suis
allé mener l'espérance en deux territoires féconds"
J’enracine l’espérance/Dans le terreau
du cœur/ J’adopte l’espérance/En son esprit frondeur. - Andrée Chedid
Ouvrir le
journal relève de la course d’obstacles au terme de laquelle s’effondrer. Nous
n’en pouvons plus de guerres, de viols et violences, attentats, catastrophes
climatiques, scandales. Et cependant il nous faut vivre, agir, aimer. Où nourrir
la petite Espérance ? Cet automne, je suis allée la mendier en deux territoires
féconds.
A
l’abbaye de Cîteaux, au rythme des offices, de la prière sobre soutenue par le
chant grégorien, autant de haltes qui scandent le jour et ses urgences. Douze
moines dont un centenaire qui m’apparaît comme un cierge brûlant dans le noir.
Sur
la colline de Taizé, immergée dans la foule - centaines de jeunes Allemands en
congé et adultes bienvenus- priante
autour de la vaste communauté glissant des chants au long silence, d’une Parole
d’Evangile aux intentions universelles. Je me sens en paix, orientée vers le
chœur aux bougies dansantes.
Ici et
là, temps suspendu, en harmonie essentielle ; je rends grâce. Je ne fais pas
l’économie des tragédies humaines qui se jouent en ce moment mais je peux me
relever, entrer en communion active, repartir vers le quotidien et le monde tel
qu’il est.
Eternellement
en joie pour un jour d’exercice sur la terre.
Blaise
Pascal
Frans Van Daele, ambassadeur honoraire: "Le
seul projet que nous ayons"
Dans mon
domaine d'expertise le découragement prévaut. La noirceur domine partout. Un
événement précis porteur d'espoir ne me vient pas facilement à l'esprit.
Pourtant nos structures démocratiques et européennes réussissent à résister à
la tentation de l'autoritarisme. Les assauts se multiplient, mais ce que nous
avons patiemment construit résiste. Mon espoir est de pouvoir reprendre
patiemment mais ardemment la construction européenne. C'est le seul projet que
nous ayons.



