Paroisse de Leuze-en-Hainaut

UNITE PASTORALE DE LEUZE-EN-HAINAUT
Unité pastorale refondée
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Une Parole … Une Prière

TEMPS DE NOËL
LE BAPTÊME DU SEIGNEUR
…TOI, TU ES MON FILS BIEN-AIMÉ…

« En ce temps-là, le peuple venu auprès de Jean le Baptiste était en attente, et tous se demandaient en eux-mêmes si Jean n’était pas le Christ. Jean s’adressa alors à tous : « Moi, je vous baptise avec de l’eau ; mais il vient, celui qui est plus fort que moi. Je ne suis pas digne de dénouer la courroie de ses sandales. Lui vous baptisera dans l’Esprit Saint et le feu. »
Comme tout le peuple se faisait baptiser et qu’après avoir été baptisé lui aussi, Jésus priait, le ciel s’ouvrit.
L’Esprit Saint, sous une apparence corporelle, comme une colombe, descendit sur Jésus, et il y eut une voix venant du ciel : « Toi, tu es mon Fils bien-aimé ; en toi, je trouve ma joie. »

Évangile de Jésus Christ selon Saint Luc 3, 15-16.21-22
Illustration: Le baptême de Jésus – gravure colorée sur un canon d’autel du XVIIIe – Trésor des Beubeux (Confrérie de la Miséricorde)

Méditation du Pape François…

Angélus – Place St-Pierre, Rome – 9 janvier 2022

 
Chers frères et sœurs, bonjour !
L’Évangile de la liturgie d’aujourd’hui nous montre la scène par laquelle commence la vie publique de Jésus : Lui, qui est le Fils de Dieu et le Messie, se rend sur les rives du fleuve Jourdain et se fait baptiser par Jean-Baptiste. Après environ trente ans vécus caché, Jésus ne se présente pas avec un miracle ou en montant à la chaire pour enseigner. Il se met à la suite du peuple qui allait recevoir le baptême de Jean. L’hymne liturgique d’aujourd’hui dit que le peuple allait se faire baptiser l’âme et les pieds nus, humblement. Une belle attitude, l’âme et les pieds nus. Et Jésus partage notre sort à nous, pécheurs, il descend vers nous: il descend au fleuve comme dans l’histoire blessée de l’humanité, s’immerge dans nos eaux pour les assainir, s’immerge avec nous, au milieu de nous. Il ne s’élève pas au-dessus de nous, mais descend vers nous, l’âme nue, les pieds nus, comme le peuple. Il ne va pas seul, ni avec un groupe d’élus privilégiés, non, il va avec le peuple. Il appartient à ce peuple et va avec le peuple se faire baptiser, avec ce peuple humble.     
Arrêtons-nous un instant sur un point important : au moment où Jésus reçoit le baptême, le texte dit qu’il « se trouvait en prière » (Lc 3, 21). Cela nous fait du bien de contempler cela : Jésus prie. Mais comment cela ? Lui, qui est le Seigneur, le Fils de Dieu, prie avec nous ? Oui, Jésus — les Evangiles le répètent tant de fois — passe beaucoup de temps en prière : au début de chaque jour, souvent de nuit, avant de prendre des décisions importantes... Sa prière est un dialogue, une relation avec le Père. Ainsi, dans l’Evangile d’aujourd’hui, nous pouvons voir les « deux mouvements » de la vie de Jésus : d’une part, il descend vers nous, dans les eaux du Jourdain ; de l’autre, il élève le regard et le cœur en priant le Père.
C’est un grand enseignement pour nous : nous sommes tous immergés dans les problèmes de la vie et dans de nombreuses situations compliquées, appelés à affronter des moments et des choix difficiles qui nous tirent vers le bas. Mais, si nous ne voulons pas être écrasés, nous avons besoin de tout élever vers le haut. Et c’est précisément ce que fait la prière, qui n’est pas une fuite, la prière n’est pas un rite magique ou une répétition de rengaines apprises par cœur. Non. Prier est la façon de laisser Dieu agir en nous, pour saisir ce qu’Il veut nous communiquer également dans les situations plus difficiles, prier pour avoir la force d’aller de l’avant. Beaucoup de personnes sentent qu’elles n’y arrivent pas et prient : « Seigneur, donne-moi la force d’aller de l’avant ». Nous aussi nous l’avons fait souvent. La prière nous aide parce qu’elle nous unit à Dieu, elle nous ouvre à la rencontre avec Lui. Oui, la prière est la clé qui ouvre le cœur au Seigneur. Cela signifie dialoguer avec Dieu, cela signifie écouter sa Parole, cela signifie adorer : être en silence en lui confiant ce que nous vivons. Et parfois, cela signifie aussi crier contre Lui comme Job, lui ouvrir son cœur. Crier comme Job. Il est père, il nous comprend bien. Il ne se met jamais en colère contre nous. Et Jésus prie.  La prière — pour utiliser une belle image de l’Evangile d’aujourd’hui — « ouvre le ciel » (cf. v. 21). La prière ouvre le ciel : elle donne de l’oxygène à la vie, donne du souffle même dans la détresse et fait voir les choses dans une plus ample perspective. Et surtout, elle nous permet de faire la même expérience que Jésus au Jourdain : elle nous fait sentir enfants bien-aimés du Père. Même à nous, lorsque nous prions, le Père dit, comme à Jésus dans l’Evangile : « Tu es mon fils bien-aimé » (cf. v. 22). Le fait d’être fils a commencé le jour du baptême, qui nous a immergés dans le Christ et, en tant que membres du peuple de Dieu, a fait de nous les fils bien-aimés du Père. N’oublions pas la date de notre baptême ! Et si je demandais à présent à chacun de vous : quelle est la date de ton baptême ? Certains ne s’en rappellent peut-être plus. C’est une belle chose : se rappeler la date de son baptême, parce que c’est notre renaissance, le moment où nous sommes devenus fils de Dieu avec Jésus. Et quand vous rentrerez chez vous — si vous ne le savez pas — demandez à votre mère, votre tante ou à vos grands-parents : « Quand ai-je été baptisé ?», et souvenez-vous de cette fête pour la célébrer, pour rendre grâce au Seigneur. Et aujourd’hui, en ce moment, demandons-nous : comment va ma prière ? Est-ce que je prie par habitude, est-ce que je prie à contre-cœur, uniquement en récitant des formules, ou bien ma prière est-elle la rencontre avec Dieu ? Moi, pécheur, toujours dans le peuple de Dieu, jamais isolé ? Est-ce que je cultive l’intimité avec Dieu, est-ce que je dialogue avec Lui, est-ce que j’écoute sa Parole ? Parmi les nombreuses choses que nous faisons dans la journée, ne négligeons pas la prière :  
consacrons-lui du temps, utilisons de brèves invocations à répéter souvent, lisons l’Evangile chaque jour. La prière qui ouvre le ciel. Adressons-nous à présent à la Vierge, Vierge orante, qui a fait de sa vie un chant de louange à Dieu.

: Vatican

La Vidéo du Pape
JANVIER | Pour le droit à l’éducation

« Prions pour que le droit à l’éducation des migrants, des réfugiés et des personnes touchées par la guerre soit toujours respecté et garantisse ainsi la construction d’un monde meilleur ».



Alors que nous entrons dans cette année jubilaire, le Pape François nous rappelle un besoin urgent, à savoir le droit à l’éducation pour tous les enfants et les jeunes.
« Aujourd’hui, nous faisons face à une véritable "catastrophe éducative” », nous rappelle-t-il dans La Vidéo du Pape du mois de janvier, réalisée par son Réseau Mondial de Prière. Environ 250 millions d’enfants, ajoute-t-il, sont privés d’instruction en raison des guerres, des migrations et de la pauvreté.
L’éducation va au-delà du simple apprentissage : c’est un chemin d’espérance ! 🌟 Elle offre aux migrants et aux réfugiés les outils pour s’intégrer dans de nouvelles communautés, échapper à l'exploitation et construire un avenir meilleur pour eux-mêmes et pour la société. Et le Pape François rappelle que « celui qui accueille l’étranger accueille Jésus-Christ »

Méditation de notre Évêque, Mgr Guy Harpigny…
Un nouvel équilibre entre les nations (XII)
 
BRICS (2011-2023)
Le troisième sommet a lieu le 14 avril 2011 à Sanya (Hainan), en
Chine. Il est le premier sommet des BRICS, avec l’adhésion officielle de l’Afrique du Sud. Cela entraîne la disparition du Triangle Brésil-Inde-Afrique du Sud. Le quatrième sommet a lieu le 29 mars 2012 à New Delhi, en Inde.  
Le cinquième sommet a lieu le 28 mars 2013 à Durban, en Afrique du Sud. À la suite de ce sommet, la Chine lance en septembre 2013 son initiative BRI (Belt and Road Initiative), un projet international de Nouvelle route de la soie.  
Le sixième sommet a lieu le 17 juillet 2014 à Fortaleza, au Brésil. Le septième sommet a lieu en 2015 à Oufa, en Russie. On inaugure la Nouvelle banque de développement (NDB), conçue comme une alternative à la Banque mondiale, soupçonnée d’être trop entre les mains des Occidentaux.  
En 2016, les dirigeants des BRICS (Michel Temer, Vladimir Poutine, Narendra Modi, Xi Jinping et Jacob Zuma) se réunissent à Hangzhou, en Chine, où ils disposent de leur propre Banque de développement dont le siège est à Shanghai.  
Le 4 septembre 2017, le sommet annuel se tient à Xiamen, en Chine. Les BRICS sont rejoints par la Thaïlande, le Mexique, l’Égypte, la Guinée et le Tadjikistan en tant qu’observateurs, pour discuter d’un plan BRICS Plus ou BRICS +.  
Du 25 au 28 juillet 2018, les dirigeants des BRICS tiennent leur dixième sommet à Johannesburg, en Afrique du Sud, pour mettre en place une coopération économique accrue dans un environnement économique international en pleine mutation. La Turquie y est aussi invitée en tant que présidente de l’Organisation de coopération islamique (OCI). Le onzième sommet à lieu le 14 novembre 2019 à Brasilia, au Brésil. Le 17 novembre 2020, le douzième sommet se tient sous forme de visioconférence.  
De même le treizième sommet, le 9 septembre 2021, en raison de la pandémie du Covid-19. A l’issue du sommet, la Déclaration de New Delhi stipule : Nous regrettons l’inégalité flagrante dans l’accès aux vaccins, aux diagnostics et aux traitements, en particulier pour les populations les plus pauvres et les plus vulnérables du monde. Le quatorzième sommet se déroule le 23 juin 2022.  
Le quinzième sommet se tient du 22 au 24 août 2023 à Johannesburg, en Afrique du Sud. On y adopte le principe d’une expansion comprenant six pays pouvant rejoindre le groupe le 1er janvier 2024 : l’Iran, l’Égypte, l’Éthiopie, les Émirats Arabes Unis, l’Arabie Saoudite et l’Argentine. En fait, quatre seulement deviennent effectivement membres : l’Égypte, les Émirats Arabes Unis, l’Éthiopie et l’Iran.
BRICS + (depuis 2024)
Le sommet de 2024 se tient du 22 au 24 octobre à Kazan, en Russie. En 2024, beaucoup de pays demandent à entrer dans le groupe.
Positions mises en avant par les BRICS +
Sur le plan de la politique internationale, les BRICS + plaident pour une refondation des organisations internationales comme le Conseil de Sécurité de l’ONU et les organisations de Bretton Woods (Fonds Monétaire International, Banque Mondiale) dans un sens qui reflète mieux l’émergence des nouvelles puissances et le caractère multipolaire du monde au XXIe siècle. En effet, l’ensemble des États membres des BRICS + ne bénéficie que de 15 % des droits de vote à la Banque Mondiale, 10 % au FMI, alors qu’ils représentent 42 % de la population mondiale et 23 % de son Produit National Brut. La règle statutaire des BRICS + est : un État, une voix.
Sur le plan économique, les BRICS + veulent renforcer leurs poids et mieux faire avancer leurs points de vue dans les négociations économiques internationales, notamment du Groupe des 20, au FMI et à l’Organisation Mondiale du Commerce (OMC). Le Groupe des 20 (G20) est créé en 1999. Il compte, en 2023, 21 membres. Je les énumère, en mettant entre parenthèses la population de chacun d’entre eux : Afrique du Sud (60 414 500), Canada (40 097 760), Mexique (128 455 570), États-Unis (334 914 900), Argentine (46 654 580), Brésil (216 422 450), Chine (1 410 710 000), Japon (124 516 650), Corée du Sud (51 712 620), Inde (1 428 827 620), Indonésie (277 534 120), Arabie Saoudite (36 947 030), Turquie (85 326 000), Union Européenne (449 476 880), France (68 170 230), Allemagne (84 482 270), Italie (58 761 150), Royaume-Uni (68 350 000), Russie (143 826 130), Australie (26 638 540). En avril 2011, lors du sommet en Chine, les BRICS ont insisté sur la nécessité de réformer le Système Monétaire International (SMI) et de réviser la composition des Droits de tirage spéciaux. Leur objectif est de sortir de la dépendance du dollar international car celui-ci est considéré comme un instrument puissant d’hégémonie. Pour l’instant, les échanges commerciaux entre les États et avec certains pays partenaires commencent à utiliser les devises locales, tandis que la Chine et la Russie se sont mises d’accord, en mai 2023, pour régler leurs échanges en renminbi (RMB-Yuan), monnaie officielle chinoise.
(A suivre)
+ Guy Harpigny,
Evêque de Tournai
(Source : Eglise de Tournai Janvier 2025)



  

Un mot du Curé…

LA PUDEUR DE L’EVANGILE
ou  
l'Évangile n’est pas Facebook !


Un silence de trente ans
En une semaine, Jésus a pris trente ans ! En effet, dimanche dernier, Solennité de l’Épiphanie, nous l’avons quitté bébé en compagnie de Marie et Joseph, des bergers et des « mages », et ce dimanche, Fête du Baptême, nous le retrouvons adulte avec Jean le Baptiste et la foule du peuple, la colombe de l’Esprit Saint et la voix du Père…  
Entre ces deux moments, environ trente années ont passé… Trente années dont les Évangiles ne disent rien, si ce n’est ce bref passage rapporté par Saint Luc dans son Évangile (2, 41-50), quand Jésus, vers l’âge de douze ans, « fugue », c’est-à-dire quitte ses parents sans prévenir, durant trois jours, pour se retrouver parmi les docteurs de la Loi, dans le Temple de Jérusalem. Bien sûr ! On dira que c’était pour la bonne cause, mais tout de même : imaginez votre panique de parents si votre jeune ado en faisait autant !... Remarquons que
Saint Matthieu, qui a pourtant écrit deux chapitres sur la naissance et l’enfance de Jésus, ne dit rien de cet épisode ; quant à Saint Marc et Saint Jean, pas un mot sur ces trente premières années…
Pourquoi ce silence ?  
Pour répondre, nous ne pouvons émettre que des hypothèses, car aucun ne s’explique… Sans doute d’abord parce que les évangélistes n’ont pas été témoins de ces années de « vie cachée » de Jésus. Ensuite, parce que la vie de Jésus ne commence à interpeller que quand, adulte, il commence ce pour quoi il est venu parmi nous : révéler et réaliser le projet de bonheur que le Père a pour le monde ; d’ailleurs, l’exégèse nous a appris que les premières pages des évangiles de saint Matthieu et saint Luc, celles qui rapportent la naissance et l’enfance de Jésus, sont des pages écrites a posteriori, c’est-à-dire en s’appuyant sur les événements de la vie publique et de la Pâque de Jésus, et que ces pages de l’enfance, écrites bien après Pâques, sont très imprégnées des événements de… Pâques. Peut-être enfin parce qu’il y a une certaine pudeur dans l’Évangile…
La pudeur de l’Évangile
En effet, de même que les Évangiles ne rapportent pas « tout » de la vie de Jésus adulte, de même il n’a pas été jugé utile par les témoins que sont les apôtres et les évangélistes de rapporter cette enfance/jeunesse dont ils ne savaient rien, sauf peut-être les souvenirs de Marie, Joseph, et quelques villageois de Nazareth, et dont ils auraient dû sans doute « inventer » beaucoup de pages… Mais très vite, ce silence pudique de l’Évangile va déranger ; c’est ainsi que certains auteurs vont se lancer dans des récits racontant ces pages manquantes de l’enfance de Jésus : par exemple, l’Évangile du pseudo-Matthieu écrit vers le VIème siècle ou l’Histoire de l’Enfance de Jésus (vers le IIIème siècle) aussi appelé Évangile de l’enfance selon Thomas  
Textes apocryphes et Facebook ? En fait, ces textes essaient de combler les « vides » qui dérangent, et racontent tantôt des miracles réalisés par Jésus enfant (ainsi, dans l’Évangile selon Thomas, Jésus et ses amis réalisent des oiseaux en argile, puis Jésus leur donne la vie et les oiseaux s’envolent… Mignon comme tout, mais… quel intérêt ?...), tantôt son éducation et comment il va apprendre à lire, tantôt encore comment il va apprendre à user de son pouvoir pour le bien et non pour le mal (on peut lire dans l’Évangile de l’enfance que Jésus n’utilise pas toujours ses pouvoirs à bon escient, et que Joseph se fâche et le consigne à la maison…), etc.
Ce sont ce qu’on appelle les « textes apocryphes chrétiens »*, des textes qui n’ont pas été retenus dans ce qui va petit à petit constituer le « canon » (la liste régulée) des Écritures (autrement dit les livres de la Bible que nous connaissons) à l’issue d’un processus « naturel » de sélection (on retient les textes
qui sont reconnus comme « inspirés » de l’Esprit Saint et proclamés dans les premières communautés chrétiennes) plutôt qu’une décision prise par une personne précise (le choix ne vient donc pas d’une censure officielle mais d’un long processus)**.
Les textes retenus dans la Bible, et en particulier les Évangiles, ne sont pas tombés dans ce piège de « vouloir tout dire » à propos de Jésus, Marie ou Joseph… Il y a bien une réelle pudeur évangélique ; comme bien souvent dans la vie -les Evangélistes l’ont bien compris !- quand on ne sait pas, il vaut mieux se taire !
Autre me semble être l’attitude contemporaine où, notamment par les réseaux sociaux, certains racontent quasi chaque minute de leur journée ou de celle de leur couple, de leur enfant. Comme pour les apocryphes, on comble les vides, comme si chaque instant de notre vie devait être inscrit pour l’éternité…
Récemment, un ami qui me taquinait sur le fait que je ne suis pas « ami » sur Facebook (et aucun autre réseau social d’ailleurs), essayait de me convaincre de l’intérêt de ces réseaux ; en parcourant quelques pages avec lui, outre quelques blagues pas vraiment relevées et beaucoup de publicités pour tel ou tel événement, on pouvait lire quelques faits de vie particulièrement « intéressants » (vous apprécierez…), le tout émaillé de « selfies », d’émoticônes du plus bel effet L et de… fautes d’orthographe ; je ne résiste pas à vous en citer quelques-uns : 1er exemple : « Aujourd’hui, le facteur n’est pas passé ; grrrr !… Un énorme intérêt, vous en conviendrez… 2ème exemple : A 11h00, chez le coiffeur ; j’ai essayé une nouvelle colo ; t’en penses quoi ?… J’avoue que je n’en pense rien : « chacun fait ce qui lui plaît », dit la chanson… 3ème exemple : Mina a mangé sa première panade toute seule ce midi, et elle a tout mangé ! Génial ! Ouais ! bon ! y’en avait partout L, mais c’est un premier pas » Encore un commentaire rempli d’intérêt… et chaque « ami » bien sûr y allait de son commentaire… J’ai voulu rester dans les choses simples, je vous passe donc les messages plus ironiques ou même moqueurs, voire parfois plus agressifs…  
Ainsi, aujourd’hui encore, il y a la vie « retenue » (comme pour les Évangiles), c’est-à-dire ce qui est dit officiellement d’une personne, et il y a les « apocryphes », c’est-à-dire tout ce qui circule ainsi sur les réseaux sociaux, les « on-dit », les rumeurs vraies ou inventées pour enjoliver ou… pour détruire… Heureusement,
l’Évangile n’est pas Facebook !...
Le regard de la Philosophe
Notre société gagnerait cependant (ce n’est que mon avis) à redécouvrir la pudeur des Évangiles.
La philosophe Geneviève Hébert*** écrira un article intitulé « Petit éloge phénoménologique de la pudeur… »**** ; je trouve qu’elle y résume bien ce qu’une non-lecture de l’enfance de Jésus (puisque non écrite) nous apprend sur ce que nous aurions à gagner aujourd’hui dans notre vie en société. Voici quelques bribes de cet article :  « Dans une société qui réduit la vérité à la sincérité et qui appelle transparence l’indécence ou l’indiscrétion, on est à la fois tenté et méfiant devant le prétendu impératif de la publicité. J’entends ici publicité au sens premier du geste de rendre public, de montrer et de manifester au grand jour ses sentiments ou ses convictions… La pudeur avance voilée (…) la pudeur parce qu’elle voile le corps, le rend signifiant d’autre chose que de lui-même, elle l’empêche de se suffire à lui-même (…) L’intimité d’un être, son for intérieur, est essentiel et fragile ; la pudeur le protège avec d’infinies précautions (…) Elle laisse apparaître sans jamais l’exhiber cette partie de nous qui demande pour s’épanouir intimité, ombre, silence, retraite (…) Il y a des choses qu’on ne peut pas dire, d’autres qu’on ne peut pas montrer, et surtout pas n’importe comment. La pudeur respecte, ou vénère, ou adore dans le secret et le silence (…) Elle ne bavarde pas, elle ne cherche pas à paraître ou à parader (…) Elle craint l’extériorité revendiquée qui occulte toute intériorité. Elle fuit les manifestations mondaines (…) Ce secretum meum mihi auquel tiennent tant des êtres comme Pascal, Kierkegaard ou Edith Stein (…) Les choses en fait ne sont pas si simples, car la pudeur est ambiguë, de l’ambiguïté du silence, mutique ou éloquent, profond ou vide (…) L’ambiguïté de la pudeur est inévitable… »  
Poursuivant à propos de la « christianité de la pudeur », G. Hébert écrit : « Hannah Arendt remarquait que, dans le christianisme, la bonté doit œuvrer dans l’ombre, puisque le seul fait de se montrer l’altère en prétention, vanité, hypocrisie (…) La publicité vide l’homme de son intériorité. La profondeur s’y transforme en surface, brillante peut-être, mais souvent trompeuse. Nous voici pris au piège des jeux du paraître (…) Dieu lui-même est discret. Sa pudeur est extrême, qui interdit toute représentation anthropomorphique. Même pour Moïse sur le Sinaï. Il se cache dans le buisson ardent. Il parle et nul ne le voit (Exode 4, 12) (…) Et même l’Incarnation peut apparaître comme la forme la plus extrême de cette discrétion. Mais sous une forme paradoxale, et il faut avec J.-L. Schlegel***** parler d’« une pudeur impudique » du christianisme « à même d’exprimer l’inexprimable ». Dieu se vide de sa condition divine, il se fait homme pour habiter parmi les siens. Aux yeux des hommes, c’est là une grande indécence que celle d’un Dieu fait homme (…) En conclusion, on a raison de dire que cette pudeur, si malmenée par la culture contemporaine, assure « la dignité de l’homme, son essence concrète, son humanité incarnée et située » (…) La pudeur, à l’opposé de l’audace, n’est pour autant pas restreinte, recroquevillée sur elle-même, peureuse, timorée. Au contraire, elle prend la mesure des choses. Elle est patiente et ne renonce pas, fervente mais non exaltée. Éminemment personnelle, ouver-te sur le mystère et la transcendance, liée à l’ambivalence, subtile, elle se méfie des emballements intempestifs des sens et de l’affectivité. Elle craint de s’égarer, elle se méfie d’elle-même. Elle fait l’expérience du silence comme d’une parole essentielle. Elle est d’autant plus fervente qu’elle est discrète (…) Il n’y a de beauté véritable que pudique… »
Pour conclure…
« Il n’y a de beauté véritable que pudique… » Une conclusion pour bien des occasions et des situations de vie… Ces trente années « silencieuses » de Jésus, sans oublier ces moments de sa vie adulte dont on ne dit rien, invitent à revisiter notre propre regard sur notre vie et celle d’autrui… N’ont-elles pas besoin de ce « silence », de cette pudeur ? Chacun répondra pour lui-même, et… devinera ma réponse… Bon dimanche !  
Chanoine Patrick Willocq
Notes :
* Selon le Dictionnaire Littré, « apocryphe » signifie « dont l'authenticité n'est pas établie ». Ces textes apocryphes chrétiens sont publiés sous différents formats. Par exemple, on trouvera une édition très fouillée dans La Pléiade : COLLECTIF, Ecrits apocryphes chrétiens, deux tomes sous la direction de François BOVON, Pierre GEOLTRAIN et Jean-Daniel KAESTLI, Bibliothèque de la Pléiade n° 442 (1997) et 516 (2005) réunis sous coffret en 2019 (ICI), Gallimard, Paris. Voir aussi Cathobel ainsi qu’une émission de KTO ICI.
** Sur le canon des Écritures, voir ICI un article clair et intéressant du théologien Bernard SESBOÜE.
*** Geneviève HEBERT : ancienne élève de l'École normale supérieure, agrégée de philosophie, professeur de philosophie à l'Institut Catholique de Paris, membre du comité de rédaction de la revue ''Études'' et du comité de lecture de la collection ''Philosophie et Théologie'' aux éditions du Cerf.
**** Geneviève HEBERT, « Petit éloge phénoménologique de la pudeur en matière de dévotion et ailleurs… », dans CENTRE NATIONAL DE PASTORALE LITURGIQUE, Prière liturgique, affectivité
et dévotion, Coll. La Maison-Dieu 218, Editions du Cerf, Paris, 1999, p. 131-144. ***** Jean-Louis SCHLEGEL, « Comment parler de l’expérience de Dieu ? », La Pudeur, la réserve et le trouble, Coll. Série Morales, Autrement, Paris, 1992, p.108-125.
Intentions de prière pour la semaine
 
+ Pour les enfants qui reçoivent le Baptême, pour les catéchumènes, les confirmands… Qu’ils soient prêts à recevoir l’Esprit de Dieu…
+ Pour tous ceux qui ont donné leur vie pour être témoins de l’Évangile… Qu’ils le soient dans la douceur de l’Esprit du Christ…
+ Pour tous ceux qui se sont mis au service des plus petits… Qu’ils le fassent habités par la compassion de l’Esprit de Jésus…
+ Pour tous ceux qui souffrent de la maladie, d’un handicap ou de l’injustice et qui espèrent un monde nouveau… Que le Dieu de toute bonté leur donne son Esprit de force…
+ Pour nous tous rassemblés… Que cette eucharistie affermisse la grâce de notre baptême et nous rende plus conscients que nous sommes habités de l’Esprit du Christ ressuscité…
 
 
 

CONTACTS

M. le Chanoine Patrick Willocq, curé
Responsable de l’Unité pastorale
Curé de tous les clochers de l’entité de Leuze
Tour Saint-Pierre 15
7900 Leuze-en-Hainaut
069/77.79.03
0479/62.66.20

M. le Diacre Jean-Marie Bourgeois
Pastorale du Baptême des petits enfants – Pastorale scolaire
Grand-Rue 56
7900 Leuze-en-Hainaut
0470/100 340

M. le Diacre Michel Hublet
Mise à jour du site internet
Avenue de la Croix-Rouge 44
7900 Leuze-en-Hainaut

Règlement Général sur la Protection des Données – RGPD – 25 05 2018


Responsable du traitement des données personnelles : Abbé Patrick Willocq,
Curé - Adresse : voir plus haut
Délégué  à la protection des données :
Secrétaire général de la Conférence  épiscopale belge -
Adresse : asbl Centre interdiocésain, rue Guimard 1,  1040 Bruxelles - Tél. : 02/507 05 93 -
Autorité de contrôle : Rue de la Presse 35, 1000 Bruxelles - Tél. : 02/274 48 00 -

Secrétariat décanal
Tour Saint-Pierre 15 – 7900 Leuze-en-Hainaut
069/77.79.03
Permanences : mardi et vendredi de 9h30 à 12h00
En cas d’absence, s’adresser à M. le Doyen

Nous porterons dans notre prière ...

Baptêmes
 
Le samedi 25 janvier, à 14h30, en l’église de Leuze, Hugo Lendasse, enfant de Gaëlle Joveneau et Steve Lendasse.
 
Que ces enfants découvrent combien notre Dieu les aime !
 



Funérailles

- Mme Jeanne Thémont demeurait à Leuze. La célébration des Funérailles a eu lieu en l’église de Leuze le 08 janvier 2025.

 
- Mme Pascale Berton demeurait à Leuze. La célébration des Funérailles a eu lieu en l’église de Leuze le 11 janvier 2025.

 
- M. Michel Martin demeurait à Leuze. La célébration des Funérailles aura lieu en l’église de Leuze le mardi 14 janvier 2025 à 11h00.

Aux proches, nous redisons toute notre sympathie dans la foi et l’espérance de l’Evangile.
 
Dans notre Unité pastorale…


Pour les familles… les jeunes... les enfants





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Dans notre Diocèse de Tournai…


Ce 5 janvier 2025, Mgr Harpigny a présidé la célébration de l’ouverture solennelle de l’année jubilaire dans la Cathédrale de Tournai. Retour sur ce moment qui marque le début d’une année pas comme les autres.
Le temps en Belgique étant comme toujours imprévisible, c’est sous la pluie que les fidèles avaient gagné l’église Saint-Quentin de Tournai ce matin du dimanche de l’Épiphanie… pour immédiatement faire demi-tour et rejoindre la Cathédrale, les intempéries ayant obligé l’annulation du pèlerinage prévu depuis cette église.
Heureusement, un plan B a été trouvé et c’est finalement dans le bras droit du transept qu’ils se sont réunis pour vivre la collectio (ou « rassemblement ») du Peuple de Dieu.
La célébration d’ouverture d’un Jubilé n’est en effet pas une célébration ordinaire. Le Dicastère pour l’Évangélisation a même publié pour l’occasion un document très complet reprenant les textes et les modalités pratiques. Les éléments n’étant pas favorables, c’est donc dans la Cathédrale qu’ont été vécus tous les moments forts du rite d’ouverture, du rassemblement au rite de la Mémoire du Baptême, en passant par la procession derrière la croix, depuis le transept jusqu’à la cuve baptismale située au fond de la nef.
Une tradition remontant à l’Ancien Testament
Comme l’a rappelé Mgr Harpigny dans son homélie, la célébration d’un Jubilé n’est pas inhérent à la tradition chrétienne car des jubilés étaient également fêtés dans l’Ancien Testament. C’était une année de grâce, durant laquelle il était de tradition de demander une remise de dettes. Dans les premiers temps de l’Église, des pèlerinages étaient organisés dans des lieux saints, en Terre Sainte ou en Asie Mineure. Interrompus par les conquêtes musulmanes, ces pèlerinages ont été alors redirigés vers de nouveaux lieux, comme Saint-Jacques-de-Compostelle.
« Et puis nous avons un pape, en 1300, qui propose une année jubilaire. C’était, comme dans l’Ancien Testament, prévu pour 50 ans. Et afin que chaque être humain chrétien puisse avoir au moins dans sa vie une année jubilaire, on a réduit le nombre, c’était une fois tous les 25 ans.
Et récemment encore, on a ajouté des années jubilaires, par exemple pour les années 33, la Rédemption, la Mort du Christ sur la Croix. Et puis le pape actuel a décidé d’avoir une année de la Miséricorde. C’est à ce moment-là qu’on a eu, un peu partout dans les sanctuaires officiels, une Porte Sainte. »
Pas de Porte Sainte cette année en dehors de Rome, mais bien des églises jubilaires instaurées dans chaque diocèse pour permettre à ceux qui ne peuvent se rendre dans la Ville Éternelle de vivre pleinement le Jubilé en communauté. Il y en a onze pour le diocèse de Tournai, y compris la Cathédrale.  
« Rendez compte de l’espérance qui est en vous »
Indiquant la bannière placée derrière lui sur l’estrade, Mgr Harpigny a souligné la citation inscrite au-dessus du logo du jubilé : « Soyez toujours prêts à rendre compte de l’espérance qui est en vous » (1 Pi 3, 15). « Essayez de montrer ce qui vous habite, ce qui vous fait vivre », lance-t-il. « Faites-le avec douceur, inutile d’insister, de taper sur la table, mais faites-le. »
À la question « Que faut-il faire de spécial en cette année jubilaire ? », notre évêque répond : « Rien. Vivons de notre baptême. Soyons attentifs à ce qui sera proposé. Il y a dans Église de Tournai toute une série de sanctuaires où on peut aller prier. Il y a aussi l’invitation à participer à un pèlerinage diocésain au mois de septembre à Rome. Et il y a encore bien d’autres choses qui seront proposées. »
Marie Lebailly

( : Diocèse de Tournai)






Dans l’Église de Belgique…

Trois mois après la visite du pape François en Belgique, le nonce apostolique, Mgr Franco Coppola revient sur cet événement majeur de 2024. Il partage également son regard sur la béatification du Roi Baudouin et la succession des évêques belges dans un entretien réalisé par Christian Laporte pour le nouveau média digital 21News.
La préparation de la visite du pape a été "un très bon exercice de collaboration" entre la Conférence épiscopale et le Vatican, observe le nonce apostolique. Mgr Coppola retient de ce voyage les visites qui n'étaient pas inscrites dans le programme officiel: "le Saint-Père a montré de la sorte ce qui lui tient à cœur et en même temps ce qui le préoccupe. (…) le Pape, évidemment porté, pour ne pas dire « boosté », par sa foi n’a pas hésité à aller au-dessus de ses forces pour mener àbien son programme tout en y ajoutant des activités non directement programmées." D'abord la visite chez les Sœurs des Pauvres. Le pape a montré une attention aux personnes âgées: "c’est une dimension sociale importante d’accueillir et de soutenir les aînés dans la société contemporaine." Ensuite la rencontre avec des réfugiés et des sans-abris à Saint-Gilles, une initiative qui n'a pas été médiatisée, "par respect pour les personnes concernées". Enfin, le passage du Pape au Festival of Hope Happening à Brussels Expo: François avait tenu à saluer les très nombreux jeunes réunis pour cet événement. Le nonce, qui a accompagné le pape durant les quatre jours de visite, admire l'homme qui "n’a pas hésité et n’hésite jamais à aller jusqu’au bout de ses forces, porté par sa foi !".
Le message du roi Baudouin, une source d’inspiration
Parmi les temps forts, Mgr Coppola retient encore la prière du pape François sur le tombeau du roi Baudouin. Le Saint-Père a exprimé son admiration pour le courage du souverain face à la dépénalisation de l’avortement en 1990. Cette visite a aussi lancé le processus de béatification du roi. "Le but est d’examiner si sa vie a été cohérente et si elle peut servir de modèle", explique Mgr Coppola. Le nonce voit en cette démarche une réponse à la quête contemporaine de vrais leaders politiques, inspirés par des valeurs profondes. "Même s’ils ne les partagent pas, les citoyens savent apprécier la cohérence à ses idées et à ses valeurs d’un haut responsable mû par ses convictions profondes", ajoute-t-il.
Les universités, entre tradition et modernité
Concernant la publication d’une lettre ouverte adressée au pape à l'issue de la cérémonie académique à Louvain-la-Neuve, le nonce qualifie de "démarche étrange" le fait que les professeurs et étudiants de la faculté de théologie aient été exclus de la rédaction de cette lettre. "Le minimum était certainement de tenir aussi compte du message de l’Église. Il y a donc eu là une confrontation entre une mentalité aujourd’hui médiatiquement très répandue dans le monde sécularisé, qui considère que la différenciation entre les hommes et les femmes relève exclusivement de la culture et du choix individuel de chacun." La lettre, ainsi que la manière spectaculaire dont elle a été présentée, a généré selon le nonce un « trouble », exacerbé par la diffusion inattendue d’un communiqué de presse à la sortie de l’Aula Magna, une démarche perçue comme en décalage avec l’identité catholique de l’université.
Des nominations épiscopales qui se font attendre
En fin d'entretien avec Mgr Coppola, le journaliste Christian Laporte aborde avec le nonce la situation actuelle, où les successeurs de plusieurs évêques son attendus et où d'autres atteindront bientôt l’âge de la retraite. Comme l’explique Mgr Franco Coppola, "presque tous les évêques en fonction vont pratiquement atteindre en même temps l’âge de la retraite". Face à ce renouvellement massif, le pape François adopte une approche réfléchie. "Il veut que les nouveaux évêques soient habitués aux défis de la société contemporaine", souligne le nonce apostolique, précisant la volonté du pape de choisir des évêques capables de relever ces défis tout en assurant une stabilité à long terme pour l’Eglise belge.
Entretien en deux parties à retrouver dans son intégralité sur 21News.be: première partie - seconde partie

Christine Bolinne


Récemment, le débat s'est intensifié à coups de lettres ouvertes et cartes blanches interposées. Retour sur les arguments des différents camps pour éclairer cette question : qui entrave le chemin du bouddhisme vers une reconnaissance officielle en Belgique ? Un processus entamé il y a plus de... 18 ans !
Initié en 2006, le processus de reconnaissance officielle du bouddhisme en Belgique, en tant que philosophie non confessionnelle, n’a toujours pas abouti. Pour l’abbé Eric de Beukelaer, la raison de cette non-reconnaissance est à chercher du côté du monde laïque : "Il s'agit de la volonté politique du Centre d'Action Laïque de demeurer le seul et unique représentant, et donc porte-voix, de la future doctrine laïque à inscrire dans notre Constitution" écrivait-il dans La Libre, le 9 juillet 2024.
"La récente non-reconnaissance du bouddhisme offre une nouvelle illustration de mes craintes. Après 18 ans de patience, ce dossier est toujours en attente de par l'opposition du monde laïque." Abbé Eric de Beukelaer, opinion dans La Libre, 9 juillet 2024.
Une tribune qui avait fait l’objet d’un (violent) droit de réponse du Centre d’Action Laïque quelques jours plus tard. Sa présidente, Véronique De Keyser, y dénonçait "une vision complotiste et affairiste" du prêtre, "comme, par exemple, quand il évoque le rôle du CAL quant à la procédure, pourtant strictement parlementaire, de la reconnaissance de l'Union Bouddhiste de Belgique".
En octobre 2024, nous donnions la parole, dans le journal Dimanche (n°36, p. 8-9), aux deux parties opposées dans ce débat. D’abord à Carlo Luyckx, président de l’Union bouddhiste de Belgique (UBB), qui réaffirmait que "le CAL veut garder le monopole des philosophies non confessionnelles". Puis au Centre d’Action Laïque, qui réfutait cette accusation de monopole, justifiant son interférence politique par "un arrêt récent de la Cour européenne des Droits de l’homme qui exigeait de l’Etat belge qu’il adopte une législation claire (…) pour la reconnaissance des différentes convictions".
"Nous ne sommes pas du tout inquiets des conséquences d’une reconnaissance d’autres philosophies non confessionnelles, nous ne souhaitons nullement en avoir le monopole." Hervé Parmentier, directeur de la Cellule Communication du CAL, à Dimanche, 13 octobre 2024.
Le débat ne s'est pas arrêté aux portes de 2024...
Le 31 décembre dernier, Eric de Beukelaer est revenu, à travers une nouvelle chronique dans La Libre, sur cette justification juridique du CAL : "L'argument ne vaut pas. La Cour appelle, certes, à une future clarification du droit belge, mais sûrement pas au report d'une demande du bouddhisme déclarée recevable depuis 2008, soit hors de tout délai raisonnable.
Dénonçant une claire interférence du CAL dans le processus, il rappelle que "la jurisprudence européenne condamne par ailleurs précisément toute immixtion d'une dénomination dans la reconnaissance d'une autre… Or, c'est bien ce qu'on lit dans l'argumentation du CAL reprise, peu après dans Le Soir (18/10) : "Nous continuons à̀penser que le bouddhisme est une religion"."
L'abbé demande dès lors "que chacun dans ce pays laisse les bouddhistes se définir comme ils jugent approprié, en l'occurrence comme 'philosophie non confessionnelle' ". Quatre jours plus tard, un nouvel interlocuteur s’invite dans le débat. André Lacroix, ancien enseignant et auteur de Dharamsalades (livre dans lequel il dénonce les fake news du dalaï-lama et son "gouvernement en exil" à Dharamsala), contredit l’abbé par une lettre ouverte, arguant que "le bouddhisme est une religion et est pratiqué comme telle". Pour affirmer son propos, il énumère quatorze critères, définis par la sociologue française Nathalie Heinich pour caractériser les religions d’un point de vue sociologique : les fonctions séparatrice, figurationnelle, rituelle, sotériologique, thaumaturgique, cultuelle... Verdict d'André Lacroix : "Le bouddhisme coche toutes les cases".
D'après lui, "si l’UBB avait tout simplement demandé sa reconnaissance au même titre que les cinq autres cultes déjà reconnus, il y a longtemps qu’elle aurait obtenu gain de cause."
"La prétention de Carlo Luyckx, c’est donc, selon les points de vue, une première mondiale ou bien une blague belge, voire même une injure à l’intelligence." André Lacroix, lettre ouverte, 4 janvier 2025
Une lettre bien parvenue au Vicaire général de Liège qui, sur son blog ericdebeukelaer.be, reproduit son contenu et réplique par un argument juridique précis : "Le Conseil d’Etat est clair : Le choix de la reconnaissance entre un culte et une organisation philosophique non confessionnelle, est une question interne à ce culte ou cette organisation philosophique non confessionnelle (12/06/23)."
S'appuyant sur le qualificatif de "blague belge" employé par André Lacroix, Éric de Beukelhttp://wsx5customurl.comaer conclut sa réponse en ces termes : "Bref, s’il y a bien une "blague belge", elle se situe dans le camp laïque. Voilà des personnes qui se veulent les représentants d’un état libre d’interférences des convictions religieuses et philosophiques sur le politique et qui interfèrent dans une démarche politique entre l’Etat et une autre conviction, transgressant de la sorte la neutralité de l’Etat."
Affaire à suivre donc…
Clément Laloyaux Journaliste de CathoBel
Lecture du soir… ou du matin…

ILS ONT SAUVÉ NOTRE-DAME
LE CHANTIER DU SIÈCLE RACONTÉ PAR CEUX QUI L’ONT  MENÉ (V)

L’Art qui conduit à la Transcendance


* ARTS VISUELS :
LE BAPTÊME DU CHRIST ET LA PRÉSENCE DE JEAN-BAPTISTE DANS LA COLLÉGIALE SAINTE-WAUDRU À MONS


* LIVRES
PHILIPPE HENNE, LE RIRE DANS LA BIBLE

* MUSIQUE
JEAN-SÉBASTIEN BACH : LA CANTATE BWV 21
ORGUE : PRÉLUDES DE  CHORALS I
ORGELBÜCHLEIN : LES CHORALS POUR PÂQUES
LES GRANDS ANNIVERSAIRES  
EN 2025 : I. GIOVANNI PIERLUIGI DA PALESTRINA












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